Prédictions

La partie relativement valable des prédictions dont il s’agit semble se rapporter surtout au rôle du Mahdî et à celui du dixième Avatâra ; ces choses, qui concernent directement la préparation du « redressement » final, sont en dehors du sujet de la présente étude ; tout ce que nous voulons faire remarquer ici, c’est que leur déformation même se prête à une exploitation « à rebours » dans le sens de la subversion.

[...] il y a là encore une autre utilisation des prédictions (autre, voulons-nous dire, que celle par laquelle elles augmentent le désordre de notre époque en semant un peu partout le trouble et le désarroi), et qui n’est peut-être pas la moins importante, car elle consiste à en faire un moyen de suggestion directe contribuant à déterminer effectivement la production de certains événements futurs ; croit-on, par exemple, et pour prendre ici un cas très simple afin de nous faire mieux comprendre, que, en annonçant avec insistance une révolution dans tel pays et à telle époque, on n’aidera pas réellement à la faire éclater au moment voulu par ceux qui y ont intérêt ?
(Le règne de la quantité et les signes des temps)


Quant au reste, ce ne sont en somme que des prédictions plus ou moins suspectes, souvent par leur origine même, par les circonstances de leur publication, et plus encore par les commentaires dont elles ont été entourées ; un fait particulièrement remarquable à cet égard, c’est la place considérable que tient là-dedans la hantise du « Grand Monarque », dont nous avons pu constater, en de multiples occurrences, la connexion constante avec toute sorte d’autres choses d’un caractère plutôt fâcheux. Puisque l’occasion s’en présente, nous dirons que, à la vérité, nous ne pensons pas qu’il ne s’agisse que d’une « invention » pure et simple ; il y a là, bien plutôt, quelque chose qui se rapporte effectivement à certains événements devant se produire vers la fin de la période cyclique actuelle, mais qui a été entièrement déformé par une « perspective » spécifiquement occidentale, et parfois même beaucoup plus étroitement « locale » encore, puisque la plupart des « voyants » et de leurs interprètes tiennent absolument à faire de ce « Grand Monarque » un roi de France, ce qui revient, en somme, à ne lui assigner dans l’histoire future qu’un rôle bien restreint et purement « épisodique » ; les prophéties authentiques visent des événements d’une tout autre ampleur…
(Compte rendu d'un livre de Jean Fervan)

Dans une « communication », saint Louis nous apprend qu’il fut le roi David réincarné, et que Jeanne d’Arc fut Thamar, fille de David ; et Hab ajoute cette note : « Un rapprochement significatif : David a été la souche d’une famille prédestinée, et il fut celle de nos derniers rois. Saint Louis a présidé aux premiers enseignements spirites et s’est fait, au nom de Dieu, Père du Christianisme régénéré, par sa protection spéciale sur Allan Kardec. » De tels rapprochements sont surtout « significatifs » quant à la mentalité de ceux qui les font, mais ils ont un sens assez clair pour qui connaît les dessous politico-religieux de certains milieux : on s’y préoccupait beaucoup de la question de la « survivance » de Louis XVII ; d’autre part, on y annonçait, comme plus ou moins imminente, une seconde venue du Christ ; voulait-on donc insinuer que celui-ci se réincarnerait dans la nouvelle « race de David », et que peut-être il serait le « Grand Monarque » annoncé par la « prophétie d’Orval » et quelques autres prédictions plus ou moins authentiques ? Nous ne voulons pas dire, d’ailleurs, que ces prédictions soient, en elles-mêmes, totalement dénuées de valeur ; mais, comme elles sont formulées en termes peu compréhensibles, chacun les interprète à sa façon, et il y a des choses bien étranges dans le parti que certains prétendent en tirer.
(L'erreur spirite)

[...] le plus intéressant, dans cette histoire, est ce qui est en rapport direct avec l’affaire de la Salette, qui est un de ces événements aux « dessous » suspects, dont l’époque contemporaine n’offre que trop d’exemples, et qui, comme le note l’auteur, présente des relations vraiment singulières avec l’affaire de la « survivance » de Louis XVII, relations qui sont d’autant plus à remarquer qu’il en est constamment de même dans toutes les choses de ce genre qui se produisirent au cours du XIXe siècle ; la recherche des raisons de ce fait pourrait sans doute mener assez loin dans le domaine de ce qu’on peut appeler l’histoire « souterraine » de notre temps…
(compte rendu d'un article de Paul Vulliaud)

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