Où les masques tombent et où les sauterelles sortent du puits

Cité par Jean-Claude Bourret et Jean-Jacques Velasco [1], le directeur de l'observatoire astronomique du Vatican s'interroge : « Baptiser les extra-terrestres ? Pourquoi pas ? Si on a la chance de les rencontrer un jour, nous serons bien obligés de nous poser le problème... » Mais qu'en pensent, justement, les « extra-terrestres », et accessoirement, ceux qui les ont déjà rencontrés ?

Bien des prêtres, dans les siècles passés - moins savants et « éclairés », il est vrai, que l'astronome pontifical - ont eu affaire à des entités qui ressemblaient beaucoup à certains de nos « visiteurs de l'espace », et c'est plutôt à l'exorcisme qu'au baptême qu'ils avaient alors recours ! (Nous en sommes sincèrement désolé pour le lecteur qui a bien voulu nous accompagner jusque-là, mais il va nous falloir reparler du diable, tout en réservant pour la suite de notre exposé le « portrait » que l'on en peut brosser, sans naïveté comme sans fausse honte.)

Bertrand Méheust [2] n'a-t-il pas souligné, après Jacques Vallée, les analogies troublantes entre le folklore diabolique, relayé par une certaine science-fiction, et le comportement affiché par les Entités Biologiques Extra-terrestres ? N'a-t-il pas établi en particulier les rapprochements qui s'imposaient, relativement à l'ambiguïté, au clair-obscur inhérents aux rencontres avec les extra-terrestres, tout en insistant sur la pauvreté quasi- « rituelle » des dialogues « Comment allez-vous ? » « Qui êtes-vous ? » « Que fait-on ici ? » C'est avec les mêmes formules à la fois abruptes et anodines que le diable, jadis, abordait ses victimes. Ainsi, parmi mille autres exemples tirés des chroniques du XVIe siècle, un personnage tout de noir vêtu qui chevauchait sur la route de Vierzon, demanda à un certain Joachim Girault « où il alloict », avant de l'emmener à un carrefour où se tenait un sabbat. D'une façon générale, la prédilection des « visiteurs » pour le bord des chemins ou des routes n'est sans doute pas étrangère au symbolisme de ces images du pèlerinage terrestre, environnées de présences tutélaires ou hostiles, le carrefour s'assimilant à un passage entre deux mondes, hanté par de redoutables gardiens et propice aux rencontres avec l'Adversaire. (Raison pour laquelle on y édifia souvent des calvaires protecteurs, de même que l'on y érigeait auparavant des statues d'Hermès.) Le parallélisme est tout aussi frappant entre les charrettes jadis immobilisées par une force maléfique, et les moteurs arrêtés par l'apparition d'un OVNI. Il n'est pas jusqu'aux « preuves » des rencontres rapprochées, généralement décevantes, qui ne suggèrent des analogies avec ces cadeaux du diable qui se changeaient en cailloux, feuilles ou morceaux de verre, dans les mains de sorcières dépitées.

Mais avant d'examiner plus précisément et plus profondément leurs coupables activités, décryptons, sur le mode allégorique, l'apparence des humanoïdes, et enregistrons l'écho qu'ils peuvent éveiller, dans la mentalité contemporaine.

Toujours selon Méheust [3], le nain à grosse tête omniprésent dans la littérature populaire (et à qui les Petits Gris ont manifestement emprunté leur physionomie) se situe au point de convergence de deux schémas interprétatifs par ailleurs diamétralement opposés : celui hérité de la Tradition, pour qui la difformité céphalique « représente plutôt l'évolution diabolique », et celui du « scientisme séparatiste » qui, s'appuyant sur la phrénologie du XVIIIe siècle et l'évolutionnisme darwinien, y voit le signe du progrès de l'intelligence technique. Ce qui, ajoute Méheust, charge bien évidemment ce peu attirant personnage de « réminiscences faustiennes ». Le petit homme macrocéphale traduirait ainsi le pessimisme actuel face à l'avenir, puisque selon une opinion devenue tristement banale, l'accroisse-ment exclusif et déshumanisé du savoir technique (science sans conscience...) se paie non seulement par la ruine de l'âme mais aussi par la dégénérescence du corps. N'est-ce pas précisément ce qui serait arrivé aux Short Grays, dont nous connaissons les « déficiences génétiques » ?..

Mais nous éprouvons le désagréable sentiment, en démasquant fût-ce au second degré - cette « race » d'extra-terrestres, d'enfoncer une porte déjà largement ouverte par la frange la plus remuante de la communauté soucoupiste - qui (à l'exception des « rêveurs planétaires » disciples de Jung et de Teilhard de Chardin) s'est en effet gravement prononcée sur l'intrinsèque perversité desdits humanoïdes, comme l'exige le « plan ». Empressons-nous donc d'ajouter que l'aspect beaucoup plus avenant du groupe « adverse » — les Nordiques, Polaires et autres Vénusiens (en un mot les Grands Blonds, les Benevolent Aliens) — ne leur épargnera pas un jugement tout aussi défavorable, puisque, pour le dire symboliquement, Satan sait se changer à l'occasion en « ange de lumière », et que les critères esthétiques et moraux sont ici parfaitement inopérants. D'ailleurs, à propos d'esthétique, il paraît que les Grands Blonds eux-mêmes ne peuvent s'empêcher de confondre eschatologie et scatologie. (Que le lecteur veuille bien excuser ce détail, mais comme l'on dit aux terrasses germanopratines, tout fait sens.)

Or donc, à en croire les messages dactylographiés des Ummites - cette variété d'« anges gardiens » qui fait florès dans certains milieux scientifiques [4] - le premier objet qu'ils découvrirent sur notre planète après leur débarquement dans la région de Digne, en mars 1950, fut «  une feuille de papier imprimé jaunie », qui accompagnait « un amas de matières fécales, environné de petits animaux qui prirent leur envol à notre arrivée [4] […]. » « Des mouches » croit utile de préciser en note Jean-Pierre Petit [5], qui enregistre avec le même sérieux l'interprétation des extra-terrestres relative à ce fragment de journal désormais conservé sur la planète Ummo grâce à des techniques spéciales : « L'un de nous émit l'hypothèse que cela pourrait correspondre à un geste rituel de quelqu'un qui aurait voulu marquer sa réprobation vis-à-vis de ce document écrit ». Et puisque, au contraire des « âges ténébreux », l'on peut décidément, aujourd'hui, se payer ouvertement la tête des élites autoproclamées, ces mêmes Ummites confessent encore qu'au début de leur séjour sur Terre, les plis de pantalon des humains de sexe masculin les avaient fort intrigués. À leur avis. ce détail vestimentaire devait permettre « de réduire la traînée aérodynamique, pendant la marche » ! Refermons cette édifiante parenthèse, qui nous remet opportunément en mémoire les facéties plus ou moins grossières ou indigentes des « esprits » qui égaient certaines séances spirites.

Pour nous guider dans cet arrière-monde en trompe-l’œil, ripoliné en bleu céleste pour les besoins de la mise en scène, et peuplé de personnages aux masques de carnaval, c'est une fois de plus à Guénon que nous aurons recours. Et si la clef du pseudo-phénomène extra-terrestre est prophétiquement cachée dans un livre intitulé L’Erreur spirite, ce n'est certes pas le fruit du hasard.

Passant en revue les diverses théories susceptibles d'expliquer les phénomènes spirites, il est amené à citer la classification établie par le docteur Paul Gibier, un métapsychiste du début du XXe siècle. Dans Le Spiritisme, ce dernier envisageait, parmi d'autres possibilités, l'intervention de ces entités du monde intermédiaire qu'il est temps désormais d'appeler par leurs véritables noms en toute simplicité, et sans nous émouvoir des vociférations de tous ceux qui se font gloire de réduire « leur » univers à ce qu'ils peuvent voir et toucher, comme s'il s'agissait là d'un critère de supériorité intellectuelle !

« [...] Il existe, écrit le docteur Gibier, une catégorie d'êtres, un monde immatériel, vivant à côté de nous et manifestant sa présence dans certaines conditions : ce sont ces êtres qu'on a connus de tout temps sous le nom de génies, fées, sylvains, lutins, gnomes, farfadets, etc. » À quoi Guénon ajoute cette précision essentielle « [...] la façon dont ces êtres ont été "personnifiés" se rattache surtout aux conceptions populaires, qui recouvrent une vérité plutôt qu'elles ne l'expriment, et qui correspondent plutôt aux apparences manifestées qu'à la réalité profonde [...]. »

Cette personnification elle-même n'a donc rien d'arbitraire, mais est inhérente à la perception humaine ordinaire, du moins lorsque celle-ci n'est pas encore totalement obscurcie par la solidification de l'environnement, corrélative de celle du psychisme individuel. En d'autres termes, nos ancêtres n'inventaient pas, pour le plaisir de raconter de jolies histoires à la veillée, des formes et des physionomies plus ou moins pittoresques. Ils les voyaient ainsi, comme nous le confirme La Gorda, une initiée du clan de l'indien don Juan. Elle explique à Carlos Castaneda — encore prisonnier d'une perception « anthropomorphe » ou « zoomorphe » des entités subtiles — que les « alliés » ou « êtres inorganiques », sont en réalité dépourvus de formes. «Ils sont comme une présence, comme un vent, comme une lueur. [...]

« - Pourquoi les ai-je vus comme des monstres ? » demandai-je.

« - Il n'y a pas de mystère, dit-elle. Vous n'avez pas encore perdu votre forme humaine. La même chose m'est arrivée. Autrefois, je voyais les alliés comme des personnes ; c'étaient tous des hommes, des Indiens, avec des visages horribles et des regards mauvais. Ils m'attendaient dans des endroits déserts. Je croyais qu'ils me poursuivaient en tant que femme [6] [.. ]. »

De toute façon, écrit Guénon [7] à propos de manifestations analogues, « qu'on doive les regarder comme provenant d'êtres spéciaux, ou comme de simples forces dans un sens plus voisin de celui où le physicien entend ce mot, peu importe quand on s'en tient aux généralités, car l'un et l'autre peuvent être vrais suivant les cas ».

Cela étant, s'il convient de ne pas se laisser abuser par certaines « personnifications », il ne faut pas, à l'inverse, exagérer la « neutralité » de ces entités ou de cette énergie. Toutes les traditions affirment l'existence d'êtres et de forces subtiles maléfiques et bénéfiques, à commencer par le Christianisme - n'en déplaise à tous les néo-païens qui l'accusent d'avoir « désenchanté » le monde et diabolisé systématiquement le « petit peuple ». Nous en étonnerons sans doute plus d'un, par exemple, en rappelant que pour nos ancêtres, les clochers des églises abritaient des fées, et que les cloches elles-mêmes, bénites par l'évêque et baptisées, servaient en somme d'exorcisme, en débarrassant l'atmosphère des entités subtiles inférieures avant l'Eucharistie, tout en attirant au contraire les bons génies... C'est d'ailleurs pourquoi, à la fin du Moyen Âge, les sorciers étaient accusés de voler les cloches.

De la même façon, il n'est pas nécessaire de se référer au seul Livre des Morts tibétains pour discerner l'action posthume des êtres subtils. La prière qui termine la récitation du chapelet de saint Michel, entre autres, ne demande-t-elle pas que nous soyons délivrés à notre mort « de tous nos ennemis » ce qui ne peut s'entendre que d'entités psychiques. A contrario, les « djinns » bénéfiques exercent une fonction psychopompe, mais sont désormais empêchés de jouer durant notre vie leur rôle traditionnel, eu égard à notre « épaisseur » psychophysiologique...

Mais pour en revenir au problème qui a suscité cette petite excursion dans un passé et dans un univers bien oubliés, notre lecteur commence sans doute à comprendre la nature et l'origine véritables des humanoïdes « extra-terrestres » et des « entités transdimensionnelles » - profitant de notre époque « éclairée » pour réinvestir avec une arrogance nouvelle le champ de notre perception. Des brèches récemment ouvertes dans le mur du matérialisme, ayant permis ce retour en force... et en farce. La Gorda nous fournit peut-être même la raison de certains agissements aussi cruels qu'incongrus, de nos fameuses Entités Biologiques Extra-terrestres, vulgairement nommées Petits Gris :

« [...] Le Nagual [titre initiatique de don Juan] m'a dit qu'aussi longtemps que l'on se cramponne à la forme humaine, on peut seulement refléter cette forme ; et comme les alliés se nourrissent directement de notre force-vie du milieu du ventre, en général ils nous rendent malades, et nous les voyons alors comme des créatures lourdes et laides. »

Cela ne jette-t-il pas une lumière étrange sur les sondes enfoncées par les Short Grays dans l'abdomen de leurs proies, et qui constitueraient la traduction, par des sens abusés, d'une manipulation beaucoup moins grossière : salaire perçu par des entités « vampiriques » pour le rôle qu'« on » leur fait jouer... "

Quant à la réalité globale voilée par ces distorsions perceptives, qui engendrent de pittoresques ou sinistres illusions, elle nous est désignée au moins en partie par la théorie des « esprits des éléments » - imprudemment évoqués par Montfaucon de Villars... L'ancienne magie occidentale les répartissait en quatre catégories : salamandres ou esprits du feu, sylphes ou esprits de l'air, ondins ou esprits de l'eau, gnomes ou esprits de la terre — en qui il faut voir les « régents » des quatre royaumes élémentaires traversés de forces disparates, incommensurablement plus variées et complexes que leurs homologues du monde corporel, et dont la face obscure, le côté maléfique, retiendra plus spécialement notre attention.

L'enseignement de don Juan, là encore, illustre parfaitement ces considérations. Au contraire des « sorciers d'antan » victimes de leur attrait pour les pouvoirs et qui nouaient de périlleuses alliances avec des « êtres inorganiques », le maître de Castaneda, épris pour sa part de liberté spirituelle, manifeste à leur égard une salutaire aversion. Quant aux « forces impersonnelles », aux « énergies étrangères » « anthropomorphisées » par le prisme de notre psychisme, nous les reconnaîtrons encore dans la voix intérieure claire et distincte qui intervient dans les expériences « cathartiques » de Castaneda [9], et dans celles - totalement incontrôlées en revanche - de Whitley Strieber. (S'exprimant en plusieurs langues, cette voix ne peut pas ne pas évoquer aussi ce « parler en langues » jadis retenu comme signe de possession.)

D'ores et déjà, deux points sont à souligner, confortant s'il en était besoin la pertinence de notre grille de lecture, pour décoder la mythologie extra-terrestre. Tout d'abord, le rôle primordial du Nouveau-Mexique dans la naissance du soucoupisme et de son folklore spécifique peuplé d'humanoïdes, n'est certainement pas sans rapport avec l'appartenance de cet État au grand « Sud-Ouest indien », qui englobe en outre l'Arizona et une partie de la Californie, de l'Utah, du Colorado et des provinces mexicaines de Sonora et de Chihuahua. Ces régions sont en effet particulièrement riches en « résidus » psychiques et en entités diverses avec lesquelles les récits de Castaneda nous ont familiarisés, et dont les spectaculaires interférences avec notre réalité quotidienne sont sans doute facilitées pour des raisons historiques » (ou plutôt préhistoriques) liées aux tribulations de la race rouge. D'autre part, si l'apparence des Short Grays évoque immédiatement certaines entités du folklore universel, d'autres « Visiteurs » indiscernables de l'humanité ordinaire, tels les Grands Blonds, ne doivent pas poser davantage de problèmes, si l'on en croit le témoignage de Castaneda [10]. Après une visite à un initié ami de don Juan, soucieux de lui ménager à distance une instructive expérience, il avait rencontré entre Durango et Aguas Calientes, deux « Mexicains » et une « Mexicaine » qui n'avaient d'humain, justement, que l'apparence (au demeurant fort banale), ainsi que le lui confirma don Juan

« - Voulez-vous dire que parmi les gens que je vois dans la rue certains ne sont pas réellement des gens ?

« - "Certains n'en sont pas", dit-il en pesant soigneusement ses mots.

« [...] Je lui déclarai que tout cela ressemblait à une histoire de science-fiction concernant des êtres d'une autre planète [amusante intuition !]. Il précisa que peu lui importait la comparaison, il n'en demeurait pas moins que certaines personnes dans la rue n'étaient pas des personnes. »

On peut même dégager de ces considérations liminaires, de ces quelques coups de projecteur sur un monde assurément étranger à la « sensibilité » occidentale moderne, une troisième leçon, et non la moindre : de même qu'un brujo (un « sorcier », sans la connotation maléfique) apprend, selon don Juan, à « harnacher » les forces impersonnelles, de même les « alliés » - comme leur nom l'indique et comme nous le confirme l'aventure de Castaneda avec son trio d'autostoppeurs - ne travaillent pas nécessairement pour leur propre compte, s'il est permis de s'exprimer ainsi. Et cette constatation nous mènera fort loin. Mais pour l'heure, il convient de rappeler qu'en dehors de l'aire traditionnelle amérindienne, les interactions de ces êtres ou de ces forces avec l'univers sensible étaient encore parfaitement admises en Occident dans un passé récent, et que la vie quotidienne des paysans de nombreux pays, au XIXème siècle, était étroitement mêlée aux péripéties agitant le monde des fées et des farfadets. Le célèbre ethnologue Evans-Wentz, spécialiste des traditions populaires des pays celtiques, a recueilli à cet égard une ample moisson de témoignages [11] qui nous apprennent par exemple que des centaines d'irlandais, dans les années noires 1846-1847, virent s'affronter des fées dans le ciel de Knoch Magh et de Galway... Observations qui pouvaient d'ailleurs revendiquer des antécédents bibliques puisque le second livre des Maccabées (V, 1-4) rapporte qu'à l'époque où Antiochus Épiphane - la grande figure « antéchristique » de l'Ancien Testament - préparait sa deuxième expédition contre l'Égypte, des troupes et des cavaliers combattirent pendant près de quarante jours dans les airs au-dessus de Jérusalem.

Et comme il existe heureusement dans les milieux universitaires -ordinairement régis par un rationalisme étroit - d'honorables exceptions, Evans-Wentz exhortait en 1911 [12] à cesser « de considérer le terme "féerie" comme étant toujours synonyme de chimère, de non-réalité, d'absurdité. [...] En résumé, il faut que l'esprit ordinaire non celtique puisse opérer de lui-même un réajustement à un nouveau jeu de phénomènes, lequel, à travers notre ignorance, possède un contenu qui a échappé à notre attention, par peur du ridicule et du mépris qui déprécie toute "superstition". » Évidence pourtant inacceptable, en une époque si imbue de sa lucidité et de sa maturité, et qui contemple avec commisération du haut de sa superbe, des millénaires d'infantilisme et d'étourderie. Nous voulons croire néanmoins que quelques-uns de nos contemporains, revenus de leur foi au progrès de la conscience humaine, hésiteront désormais à considérer nos ancêtres comme d'incorrigibles sots, victimes de toutes les illusions, incapables de s'adapter au principe de réalité, et qu'ils ne seront pas dupes de quelques acronymes américains, préférant appeler djinns ou farfadets les êtres subtils aujourd'hui déguisés en Entités Biologiques Extra-terrestres.

Disparus des landes celtiques ou des garrigues languedociennes à l'apogée du matérialisme, lorsque se fermaient toutes les portes de notre perception, ces entités effectuent un retour offensif, un siècle ayant suffi pour qu'on ne les reconnût point, ou que l'on ne voulût pas les reconnaître sous leur combinaison de spationautes. Seulement, ce sont désormais les mauvais djinns, issus des bas-fonds du monde psychique, qui réapparaissent, vainqueurs momentanés de quelque fabuleuse bataille, telle qu'en contemplaient naguère les paysans dans le ciel irlandais, ou jadis les Hébreux, au-dessus de Jérusalem.

Qu'il n'y ait rien de nouveau sous le soleil de Satan, c'est ce que nous prouve encore un des thèmes majeurs - et en tout cas le plus spectaculaire - du mythe soucoupiste : les enlèvements d'humains par des extra-terrestres. Les légendes de tous les peuples mentionnent en effet des rapts perpétrés par des fées, dont les raisons supposées ont été elles-mêmes servilement recopiées par les actuels metteurs en scène du phénomène OVNI. Selon Edwin S. Hartland [13], et pour ne parler que de l'Occident : « Le motif assigné aux fées dans les histoires du Nord est celui de préserver et d'améliorer leur race, d'un côté en enlevant les enfants des hommes afin de les amener parmi les elfes pour qu'ils puissent s'unir entre eux, et d'un autre côté pour obtenir le lait et les soins de mères humaines pour leurs propres enfants. » Cette pittoresque interprétation populaire nous renvoie une fois de plus à la tradition toltèque incarnée par don Juan, le guerrier yaqui. Ne souligne-t-il pas la possibilité pour les « êtres inorganiques » — manipulateurs hors pair, prédateurs avides de conscience et d'énergie — de retenir prisonniers des humains imprudemment aventurés par-delà les portes du Rêve ?

« Les êtres inorganiques sont assemblés comme les cellules de notre corps [...]. Quand ils associent leurs consciences, ils sont imbattables. Nous arracher à nos amarres et nous plonger dans leur monde n'est alors pour eux qu'une bagatelle. Particulièrement si quelqu'un se met bien en évidence et se rend disponible" [14] [...]. » (Il n'est pas jusqu' à cette « association des consciences » qui ne puisse expliquer au moins en partie le « jeu collectif » qui constitue selon les contactés une particularité majeure des Petits Gris.)

Certes, cette agression des entités du monde intermédiaire peut comporter différents degrés, mais la pire éventualité est bien d’être totalement plongé dans leur monde… et donc de disparaître du nôtre. D'où l'on peut conclure que la transmutation glorieuse du corps que nous avons envisagée plus haut à propos du char d'Élie, n'est pas exclusive d'autres possibilités nettement moins favorables. Antithétiques de l'attraction du Ciel, des forces ténébreuses peuvent elles aussi procéder à une dissolution de l'enveloppe corporelle, ainsi que Castaneda lui-même en fit la très périlleuse (quoique partielle) expérience. Don Juan l'avait d'ailleurs mis en garde auparavant de façon imagée contre la redoutable éventualité de cet... enlèvement [15].

« Est-il donc possible d'y être transporté [dans le royaume des êtres inorganiques] avec son corps ? demandai-je.

« — C'est possible, m'assura-t-il. Nous sommes de l'énergie qui est maintenue dans une position et une forme spécifiques par la fixation du point d'assemblage sur un endroit. Si cet endroit est changé, la forme et la position de cette énergie changent en conséquence. Tout ce que les êtres inorganiques ont à faire est de placer notre point d’assemblage au lieu approprié et, zoom, nous voilà partis comme une balle de fusil, chaussures et chapeau compris ! »

Ce point d'assemblage nous paraît renvoyer directement au « nœud vital » dont parle Guénon, « existant dans tout composé, comme point de jonction de ses éléments constitutifs [...] Le problème qui se rapporte à ce point est le même que celui qu'exprimait, dans l'antiquité, le fameux symbole du nœud gordien [16] [...]. »

Quoi qu'il en soit, nous venons de voir que le « char de feu » peut conduire aux enfers aussi bien qu'aux cieux, et que la « corde » du sûtrâtmâ plonge également dans le Puits de l'Abîme.

Est-ce à dire que nous ajoutons foi aux récits grand-guignolesques de John Lear et des ufologues « renseignés »par une faune interlope plus ou moins acoquinée avec les services secrets ? Certes non ! Les histoires de souterrains prétendument aménagés sous certaines bases américaines, et où les Short Grays s'occuperaient entre autres à disséquer des victimes humaines, relèvent, non plus d'une traduction populaire, mais bien d'une déformation délibérée de la part des « organisateurs », matérialisant un processus qui, pour être tout aussi sinistre, ne s'en situe pas moins sur un plan incomparablement moins grossier. La rumeur, qui a pour fonction essentielle de « politiser » l'horreur en compromettant les autorités, prend en somme appui sur un cauchemar « dirigé » aux séquences cohérentes et récurrentes.

Qu'elle soit enlevée dans son auto ou dans son lit, la victime —dont les proches peuvent même attester, parfois, qu'elle n'a pas quitté sa chambre (tout comme les sorcières, le plus souvent, ne se rendaient pas corporellement au sabbat...) — éprouve fréquemment la sensation de passer à travers les murs ou la carrosserie, et de flotter quelque temps comme en apesanteur, avant de rejoindre le « vaisseau spatial », et plus précisément une « salle d'opération » ovoïde [17]. Elle y subit des tests mentaux et des « examens médicaux » souvent douloureux et portant sur toutes les parties du corps, en privilégiant les organes sexuels, mais à la notable exception du cœur, semble-t-il, comme si le centre symbolique de l'être humain demeurait interdit à ces créatures de l'abîme. Le sujet, nous l'avons dit, reçoit ensuite un implant, petit objet d'apparence métallique introduit au moyen d'une longue aiguille, le plus souvent dans la tête, mais aussi dans les épaules, les genoux, les pieds ou les mains. On en détecta quelques-uns, comme celui — long d'un millimètre — retrouvé derrière l'oreille de la Canadienne Betty Stuart Dagenais. Analysé le 16 janvier 1995 à Mississauga dans l'Ontario, il était essentiellement constitué d'aluminium, de titanium et de silicone. Curieux, certes, mais sans rien d'extra-terrestre. Quelques mois plus tard, en août 1995, un chirurgien retraité du comté de Ventura en Californie, assisté d'un photographe professionnel, d'un homme de loi et de la psychologue Barbara Dobin, allait en extraire deux du pied d'une femme, et un de la main d'un homme. Apparemment plus intéressants, ces minuscules fragments de métal sombre hautement magnétisé étaient entourés d'une membrane dure contenant de l'hémocytérine, un pigment aidant à la circulation de l'oxygène dans le sang. L'importante réaction à la douleur de ses « patients », que rien apparemment ne justifiait, suggéra au chirurgien la possibilité que ces objets aient pu être conçus pour transmettre des ordres au cerveau. Pat Parrinello, l’un des deux contactés, affirma en tout cas avoir été délivré de ses migraines aiguës à l'instant même où on lui ôta l’implant [18].

Selon les témoignages les plus fréquents, les ravisseurs - qui se distinguent entre autres par leur cruelle indifférence, leur froide précision... et leurs mensonges - seraient essentiellement intéressés par tout ce qui concerne la reproduction, l'aspect « émotionnel » de la sexualité, la douleur (qu'ils infligent pour étudier les réactions de leurs victimes) et globalement par le trouble des « ravis » devant la projection d'images de destruction de la planète, ou de scènes volées à leur vie privée, par exemple [19]. Nouvelle et édifiante transposition de certaines réalités psychiques. Selon don Juan en effe [20], les alliés » ou « êtres inorganiques » « sont attirés par les émotions. Ce qui les attire le plus est la peur animale ; elle dégage la forme d'énergie qui leur convient [...].

« [...] Les anciens voyants étaient convaincus que les alliés éprouvaient des sentiments humains mais les nouveaux voyants virent les choses autrement. Ils virent que les alliés sont attirés par l'énergie que libèrent les émotions : l'amour est aussi efficace de même que la haine ou la tristesse. »

Cette ambivalence (nullement morale mais technique) explique sans doute que certains abductees considèrent les enlèvements comme une épreuve positive destinée à faire évoluer la conscience humaine. Malgré le succès croissant de cette opinion, que nous avons déjà souligné, et qui semble en quelque sorte exigé par l'approche de certaines échéances, relevant de la première phase du « plan », le contexte de ces rapts est plus généralement ressenti comme expressément maléfique. Ainsi, les manipulations génétiques qui depuis quelques années constituent le thème central du scénario, reçoivent des explications effrayantes, malgré l'irréalisme de leur modus operandi, qui oriente les plus avertis vers des interprétations au second degré. Pour tous les autres, les Short Grays seraient sur le point de contrôler notre planète, leur dessein ultime étant de modifier le code génétique de l'être humain, afin de le mieux dominer en s'intégrant à notre espèce.

Mais nous en savons désormais assez pour comprendre que les fantasmagories parascientifiques propres au mythe extraterrestre, trahissent une réalité parallèle qui devrait nous être parfaitement familière, si nous ne nous étions progressivement réfugiés depuis quelques siècles dans l'illusoire sécurité de la « vie ordinaire ».

Après cette indispensable mise en perspective, nous allons évoquer brièvement le cas d'un des plus célèbres abductees, Whitley Strieber, que nous avons déjà souvent mentionné, et sur lequel nous aurons à revenir. Ce Texan d'origine catholique a parfaitement traduit (quoique bien involontairement), le phénomène de possession auquel s'assimile en définitive l'enlèvement. Son best-seller intitulé Communion [21], qui se vendit à près d'un million d'exemplaires et dont on tira un film, comme il se doit, offre, à travers la culture et la complexité psychologique de son auteur, une remarquable synthèse de la vague de contacts et d'enlèvements de citoyens américains par des entités réputées extra-terrestres (ou « transdimensionnelles ») et qui, rappelons-le, sont dans leur écrasante majorité de type Short Gray. Le cas Strieber permet en outre de comprendre de l'intérieur comment ces horribles et terrifiantes créatures peuvent passer pour bénéfiques aux yeux de certains témoins (indispensables au bon déroulement du plan) — citoyens pourtant « normaux » et se référant à l'éthique dominante, humanitaire, écologique et démocratique à souhait... L'auteur s'en explique d'ailleurs lui-même dans Transformation [22], la suite de Communion :

« J'avais l'esprit plein des visiteurs. Ils étaient si terribles, si laids,

« J'avais l'esprit plein des visiteurs. Ils étaient si terribles, si laids, si farouches, et moi si petit, si impuissant. Je pouvais sentir leur odeur qui collait à mes narines comme une fumée graisseuse.

« Et de nouveau, je ressentis de l'amour. Malgré toute leur laideur et les choses terribles qu'ils m'avaient faites [...] Comment cela était-il possible ? »

L'argument principal avancé par Strieber — et partagé par les universitaires « teilhardo-jungiens » rencontrés plus haut — peut se résumer ainsi : les Petits Gris, peut-être maîtres de notre évolution, nous lancent un défi.

« Dans la mesure où j'ai appris à utiliser leurs assauts comme moyen de mieux connaître mes propres terreurs, j'ai acquis un outil efficace : plus ils se montraient effrayants et plus je devenais fort. » Et encore « Les visiteurs ont déclaré "Nous recyclons les âmes". Ils ont dit de la Terre que c'est "une école". » Seraient-ce donc des instituteurs sévères mais fondamentalement préoccupés des progrès spirituels de leurs élèves ?... Hélas, l'expression la plus achevée de la spiritualité, aux yeux de Strieber comme à ceux des ufologues ésotéristes, semble être un chamanisme totalement perverti, présenté comme une sorte de religion naturelle, pour ne pas parler de... Tradition primordiale revisitée. Imprégné en réalité du néo-spiritualisme le plus suspect, disciple de Gurdjieff et d'Ouspensky, Strieber était jusque-là connu (et même très connu) comme auteur de romans d'épouvante, tels Wolfen et Les Prédateurs, où apparaissaient des créatures crépusculaires et vampiriques pour lesquelles il manifestait déjà une troublante complaisance, et que leur évolution marginale rendait suprêmement dangereuses pour l'espèce humaine. À l'image de l'écrivain joué par Michel Simon dans Drôle de drame, les choses horribles qu'il imaginait (ou qu'on lui inspirait ?) allaient finir par lui arriver ! Plus sérieusement, Strieber s'était sans nul doute préparé de longue date à la rencontre d'une réalité parallèle en ouvrant dans son psychisme des failles par lesquelles s'engouffrèrent les visiteurs de la nuit.

Comme nombre de « ravis », il revécut sous hypnose ses expériences, qui revêtent dès l'abord la forme d'une initiation à rebours, s'appropriant un « matériel mythique » bien connu. L'un de ses visiteurs — comme jadis les « hommes en noir » qui enlevèrent Pic de la Mirandole — ne l'a-t-il pas touché au milieu du front (soit à l'endroit du « troisième œil ») avec un bâton ou une baguette d'argent, provoquant une sorte de coup de tonnerre qui précéda lui-même un éclair au lieu de lui succéder... Dans ses tentatives d'explication, Strieber oscille d'ailleurs de façon singulière entre l'aspect prétendument bénéfique de ses rencontres, et un côté franchement sinistre qu'il ne peut décemment ignorer, mais qui reste comme en attente d'une exégèse future pour laquelle les éléments symboliques identifiables par tous ne manqueront certes pas. Les visiteurs, par exemple, sont souvent accompagnés d'odeurs nauséabondes et d'un relent de soufre mentionné également par d'autres abductees. On s'en souviendra lors de la seconde phase de ce montage, qui exige en somme que certains de ses acteurs se démasquent eux-mêmes après avoir joué leur rôle. Mais justement, ces acteurs, qui sont-ils exactement ?

L'extrême complexité du monde intermédiaire et la diversité déjà soulignée de ses habitants nous permettent-elles néanmoins d'identifier ces vecteurs anthropomorphes d'influences « diaboliques » ? Il le semble bien. Si nous nous donnons tout d'abord la peine d'interroger une tradition immémoriale, celle-ci nous désigne comme les plus dangereuses les entités associées aux métaux et au feu souterrain. Indication précieuse mais insuffisante, qu'une digression astrologique va rendre parfaitement intelligible. Précisons auparavant que le domaine de l'astrologie a de tout temps englobé les entrailles de la Terre, l'action du Soleil et des planètes y présidant à la formation des métaux. Paul Sébillot, dans un ouvrage devenu un grand classique du genre (Les Travaux Publics et les Mines dans les Traditions et les Superstitions de tous les Paye) cite en particulier, à la suite de Daubrée, un «guide du mineur » de la fin du XVe siècle, le Bergbüchlein, qui illustre cette coopération de la Terre et du Ciel en rappelant la nécessité, pour la génération et la croissance des minerais, d'un «géniteur » en l'occurrence le ciel - et d'une « chose soumise » ou matière. Terminologie symbolique qui dissuade évidemment de comprendre en termes physiques cette interaction des pôles essentiel et substantiel de l'existence. Cela étant, l'influence du ciel se particularise à travers les sept planètes, régissant chacune un minerai métallique. Ainsi l'or est-il associé au Soleil, l'argent à la Lune, l'étain à Jupiter, le cuivre à Vénus, le fer à Mars, le plomb à Saturne et le vif-argent à Mercure. Le plus important peut-être pour notre propos réside dans l'ambivalence de ces liens organiques entre planètes et minerais, particulièrement manifeste dans le cas du fer, comme le rappelle Mircea Eliade [24].

Mais c'est une fois de plus René Guénon qui nous fournit la clef ultime. Dans Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, il écrit que la métallurgie a à la fois un aspect "sacré" et un aspect "exécré", et au fond, ces deux aspects procèdent d'un double symbolisme inhérent aux métaux eux-mêmes. » En raison de leurs correspondances astrales, ajoute-t-il, ceux-ci sont en quelque sorte les « planètes du monde inférieur », et à l'image de ces dernières, dont ils condensent les influences dans le milieu terrestre, ils revêtent un double aspect, bénéfique et maléfique. Celui-là régissant par exemple les mystères kabiriques [26] de l'Antiquité, et celui-ci prédominant avec d'autant plus de facilité qu'il s'agit d'un reflet inférieur, souligné par la situation des mines à l'intérieur de la terre. Ce qui, disions-nous à l'instant, met en outre les métaux et la métallurgie en relation directe avec le « feu souterrain », lui-même étroitement associé au « monde infernal ».

Dans ce symbolisme inversé des métaux et des planètes, cette parodie des «Noces chymiques », cette union sacrilège de la terre et du ciel également pervertis, le fer occupe une place spéciale, lui dont l'usage fut significativement interdit lors de la construction du Temple de Jérusalem, mais qui règne désormais sans partage sur notre cadre de vie.

Les influences dissolvantes jadis activées, nous dit le folklore, par les «forgerons du monde souterrain », mais aussi par les « gardiens des trésors cachés » c'est-à-dire par les redoutables entités psychiques qui leur sont attachées — ces influences, donc, ne seraient-elles pas aujourd'hui mises en œuvre par les Short Grays, dont les repaires favoris, lorsqu'ils sont descendus de leurs « engins spatiaux », sont précisément des souterrains et des cavernes...

Selon les traditions judéo-chrétienne et islamique, ces entités, dépouillées de leurs combinaisons de spationautes, constituent les hordes de Gog et de Magog (auxquels correspondent les démons Koka et Vikoka de l'Hindouisme). Décrites à la fois comme ces géants ou ces nains que connaît également fort bien la mythologie germano-scandinave, elles s'identifient donc respectivement aux démons planétaires et à leurs correspondants terrestres, les forgerons infernaux. Et aussi, in fine, à nos deux principales races d'extra-terrestres, les Grands Blonds et les Petits Gris, dont nous découvrons ici la complicité organique, derrière leur antagonisme de façade.

Mais après les nains, justement, dont nous avons déjà beaucoup parlé, il est temps de nous occuper un peu des géants, qui représentent l'ombre des « anges recteurs » planétaires. (Angelus movet stel-lam, écrivait saint Thomas d'Aquin.) Car l'espace n'est pas vide, comme le postule la physique moderne, prisonnière d'une définition purement abstraite et mathématique des relations entre les corps, qui conduit à une absurdité logique : quelle communauté de destin peuvent en effet revendiquer des astres ou des atomes suspendus dans un vide absolu ? L'hypothèse des « champs de forces » ne fait que déplacer le problème car on ne nous dit pas par quoi ils sont eux-mêmes supportés. Seul l'éther, en qui nous avons reconnu plus haut le substrat universel, le continuum indistinct échappant à toute scission et à toute mesure graduelle, permet de résoudre cette difficulté dirimante [27]. Et selon cette perspective qualitative, le mouvement et l'influence des planètes, voguant sur les « Eaux d'en haut », traduisent dans leur ordre l'action de l'Intellect divin, « descendant » du Ciel en Terre en usant d'une indéfinité d'« agents » - ces messagers que sont étymologiquement les anges.

Ce bref retour sur l'univers des Anciens ne constitue pas une digression gratuite. Grâce à la tradition hébraïque, commentée par Guénon, nous allons pouvoir remonter à la racine ontologique de la tragi-comédie extra-terrestre [28].

Selon la Kabbale, « parmi ceux qui pénétrèrent dans le Pardes [le Paradis] […] il en est certains qui "ravagèrent le jardin", et il est dit que ces ravages consistèrent plus précisément à "couper les racines des plantes". Pour comprendre ce que cela signifie, il faut se référer avant tout au symbolisme de l'arbre inversé [...] les racines sont en haut, c'est-à-dire dans le Principe même ; couper ces racines, c'est donc considérer les "plantes", ou les êtres qu'elles symbolisent, comme ayant en quelque sorte une existence et une réalité indépendantes du Principe. Dans le cas dont il s'agit, ces êtres sont principalement les anges, car ceci se rapporte naturellement à des degrés d'existence d'ordre suprahumain ; et il est facile de comprendre quelles peuvent en être les conséquences, notamment pour ce qu'on est convenu d'appeler la "Kabbale pratique". En effet, l'invocation des anges envisagés ainsi, non comme les "intermédiaires célestes" qu'ils sont au point de vue de l'orthodoxie traditionnelle, mais comme de véritables puissances indépendantes, constitue proprement l'association" (en arabe shirk), au sens que donne à ce mot la tradition islamique, puisque de telles puissances apparaissent alors inévitablement comme associées à la Puissance divine elle-même, au lieu d'être simplement dérivées de celle-ci. Ces conséquences se retrouvent aussi, à plus forte raison, dans les applications inférieures qui relèvent du domaine de la magie, domaine où se trouvent d'ailleurs nécessairement enfermés tôt ou tard ceux qui commettent une telle erreur, car, par là même, il ne saurait plus être réellement question pour eux de « théurgie », toute communication effective avec le Principe devenant impossible dès lors que les racines sont coupées". [...] Enfin, il convient de remarquer que ceci donne immédiatement l'explication de l’un au moins des sens dans lesquels I’ origine de semblables déviations est parfois attribuée aux « anges déchus" ; les anges, en effet, sont bien véritablement "déchus" lorsqu’ils sont envisagés de cette façon, puisque c’est de leur participation au Principe qu'ils tiennent en réalité tout ce qui constitue leur être ; si bien que, quand cette participation est méconnue, il ne reste plus qu'un aspect purement négatif qui est comme une sorte d’ombre inversée par rapport à cet être même [29]. »

C’est bien pourquoi, selon les vrais Kabbalistes, le hassid (l’homme pieux) n’adresse pas ses prières à une force (koah) ou à un ange (maleak), sinon il serait idolâtre (hobed elilim) et destructeur des « plantations » (kotsits neryoth) [30].

Telle est précisément l'erreur fondatrice de la théologie extraterrestre, considérant « ses » Elohim comme « des dieux », et transformant ipso facto les anges recteurs en « daïmons planétaires », ces Grands Blonds prétendument descendus du ciel pour nous sauver, et dont l'ésotérisme hébraïque nous révèle la nature véritable, éclairant ainsi leur complicité avec les entités attachées aux métaux - les Petits Gris - qu'ils «informent » au sens aristotélicien du terme. La victoire annoncée des Grands Blonds, dans le scénario extraterrestre, traduit donc la hiérarchie entre ces deux catégories d'entités maléfiques. Ajoutons enfin, puisque nous avons également identifié ces entités avec les hordes de Gog et de Magog, que la royauté de celui-là sur celui-ci, mentionnée par la Bible (Ézéchiel, XXXVIII), confirme l'assimilation de Gog au type des daïmons planétaires ou des anges déchus, et celle de Magog au type des entités souterraines gardiennes des métaux et des trésors.

Voilà donc expliqués :

1°) le phénomène extra-terrestre dans son essence ;

2°) la fascination des soucoupistes pour l'interprétation à rebours des passages bibliques relatifs aux anges déchus ;

3°) l'avertissement évangélique selon lequel « les puissances des cieux seront ébranlées ».

Dans ce cadre général, la taxinomie démono-extra-terrestre s'enrichit en outre d'une catégorie qui, avec une précision extraordinaire, nous mène au cœur de l'eschatologie néo-testamentaire. Strieber [31] - qui eût été bien inspiré de se souvenir de son éducation catholique, et de se remémorer en particulier certain passage de l'Apocalypse (IX, 3-11) - nous donne involontairement... la clef du Puits de l'Abîme. Il insiste en effet sur le caractère « insectiforme » de ses visiteurs, déjà relevé par d'autres témoins (souvenons-nous du Dr Sarbacher) et il décrit en ces termes l'entité féminine qui le hantait :

« Au-delà du visage, je pus voir le dos de la silhouette, les côtés de sa tête, ses bras et ses mains, ses pieds, sa poitrine, son abdomen : toutes les parties du corps. En l'observant attentivement, sa surface apparaissait douce mais il ne semblait pas qu'il y eût une couche de graisse sous la peau, étroitement tendue sur les os. La structure des articulations du genou et du coude me rappela celles des sauterelles ou des criquets. »

Comment ne pas penser ici, avec stupeur, aux fameuses sauterelles de l'Apocalypse à qui, nous dit saint Jean, il sera donné, non point de tuer les hommes, mais de torturer pendant cinq mois ceux qui n'auront pas au front le sceau de Dieu. Mais poursuivons cet hallucinant parallèle. Si les sauterelles de l'Apocalypse ont « des thorax comme des cuirasses de fer » (nouvelle référence à ce métal maudit), la première entité qui apparut à Strieber se présentait ainsi :

« De l'épaule au diaphragme s'étendait le tiers visible d'une plaque carrée marquée de cercles concentriques. Cette plaque partait exactement de sous le menton et descendait jusqu'à la taille. J'ai pensé, sur l'instant, qu'il pouvait s'agir de quelque plastron de cuirasse, ou même d'un gilet pare-balles. »

Quel peut être maintenant le message symbolique délivré par ces entités insectoïdes cuirassées de fer ? Ce métal, nous l'avons dit, correspond astrologiquement à la planète Mars, dont l'ange recteur est Samaël, surtout connu pour sa face obscure, qui l'assimile au démon de la cruauté. (Est-ce pour cette raison que les Martiens ont généralement

Quel peut être maintenant le message symbolique délivré par ces entités insectoïdes cuirassées de fer ? Ce métal, nous l'avons dit, correspond astrologiquement à la planète Mars, dont l'ange recteur est Samaël, surtout connu pour sa face obscure, qui l'assimile au démon de la cruauté. (Est-ce pour cette raison que les Martiens ont généralement mauvaise réputation ? !) De fait, Mars est le maître du signe du Scorpion, dont les maléfices sont illustrés là encore par les sauterelles apocalyptiques, dotées de queues de scorpion. Et puisque, en revanche, la forme sublimée du Scorpion est l'Aigle, emblème de l'Empire, saint Jean semble nous en annoncer ici une de ces sinistres et cruelles parodies attendues pour la fin des temps. Gardons tout cela en mémoire, et n'oublions pas non plus que les sauterelles sortent du « Puits de l'Abîme », tout comme les hordes de Gog et Magog s'infiltrent dans notre monde par les fissures de la « Grande Muraille ».

« Dans le symbolisme de la tradition hindoue, écrit Guénon, cette "Grande Muraille" est la montagne circulaire Lokâloka, qui sépare le « cosmos" (loka) des "ténèbres extérieures" (aloka) [...]. » L'interprétation strictement historique de ce symbolisme n'est pas moins intéressante, et en nous incitant maintenant à nous tourner vers l'est, elle annonce l'autre déguisement — disons, hippomorphe — que revêtira Magog. Bien que nous nous proposions d'y revenir abondamment, il n'est pas inutile, ici, d'en esquisser les contours.

L'illustration la plus célèbre de la « Grande Muraille » cosmique n'est autre que la... Grande Muraille de Chine, qui dans son tracé et son état actuels fut édifiée à la fin du XVe siècle et dans la première moitié du XVIe siècle par la dynastie des Ming pour se protéger des incursions des Mongols. Ceux-ci vivaient alors leur « période noire », dont le caractère chaotique devait sans doute beaucoup à la pratique d'un chamanisme « résiduel » dont Guénon, dans Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps (chapitre XXVI), a justement mis en exergue les redoutables dangers. Mircea Eliade [32] a souligné de son côté l'étroite parenté unissant — pour le meilleur et pour le pire — le chamanisme et l'art du forgeron : « Forgerons et chamans sont du même nid », dit un proverbe yakoute ; chez les Mongols et les Turcs, « forgeron » et « héros » sont synonymes, et certaines traditions font de Gengis Khan, à l'origine, un simple forgeron, la légende tribale des Mongols rattachant cet art du feu à la maison souveraine. A contrario, et eu égard à l'ambivalence symbolique maintes fois soulignée, nous verrons en Tamerlan le Boiteux, un représentant majeur des « forgerons noirs », et dont le règne doit être très vraisemblablement associé à la perversion du chamanisme, qui nous occupe ici.

Cette incarnation historique de forces subversives venues du nord-est est d'autant plus remarquable qu'elle nous renvoie directement au symbolisme biblique dont nous étions partis : Magog, dans la Genèse (X, 2), est cité parmi les fils de Japhet, et localisé au nord et à l'est de l'habitat des Sémites. Le chamanisme, dont Guénon a encore souligné certaines analogies avec la Tradition primordiale « hyperboréenne » - mais qui est envisagé ici, répétons-le, dans sa phase de dégénérescence (corruptio optimi pessima…) - fait donc « idéalement » le lien entre l'est et le nord, ou entre Magog et Gog, puisque ce dernier vient « des profondeurs du septentrion » (Ézéchiel, XXXVIII, 15).

Cette rencontre de deux figures majeures de l'eschatologie diabolique (toujours dans son interprétation purement historique) concerne donc aujourd'hui l'aire géopolitique de l’ex-Empire soviétique, en privilégiant sa population turque. L'assimilation des Turcs - ou au moins de certains d’entre eux - au « peuple de Magog », était d’ailleurs assez courante au Moyen Âge : un diplomate arabe du Xe  siècle, Ibn Fadlan, désigne ainsi les Turcs Khazars, convertis au Judaïsme. Toujours au Xe siècle, le roi des Khazars lui-même, Joseph, fait remonter sa famille à Togarma, ancêtre de toutes les tribus turques, et, mêlant la Genèse à la tradition tribale, il éclaire un peu, écrit Arthur Koestler [33], « la description que l'on fit des Khazars comme peuple de Magog », puisque, selon la Genèse (X, 2-3), « Magog est l'oncle, fort calomnié, de Togarma ». Du côté chrétien, enfin, et au IXe siècle, Christian Druthmar d'Aquitaine écrit dans son Expositio in Evangelium Mattei qu'il existe « sous le ciel, dans des régions où ne se trouvent pas de chrétiens, des peuples dont le nom est Gog et Magog et qui sont des Huns ; parmi eux il y a les Gazari, qui sont circoncis et observent le judaïsme dans son entièreté [34] ».

Mais après ce premier coup d'œil sur la traduction historico-mythique de la Chute des anges, il nous faut puiser de nouvelles indications à la source intarissable du symbolisme biblique. Il nous inspire dès l'abord une double constatation : la présence simultanée de Magog à l'occident (sous l'apparence des sauterelles « américaines ») et à l'orient (nous allons voir sous quel autre déguisement) en fait le recteur d'un axe horizontal ouest-est, hiérarchiquement subordonné à un axe vertical « polaire » régi quant à lui par Gog. Mais Puisque nous avons identifié respectivement Gog et Magog aux Grands Blonds « angéliques » et aux Petits Gris « insectoïdes » — censément antagonistes — une difficulté surgit : si Magog, incarné par les sauterelles, s'oppose à Gog, à l'occident, il apparaît en revanche à l'orient comme son allié, puisque selon la Bible, rappelons-le, Gog est roi de Magog. En réalité, nous savons déjà pertinemment que le conflit entre nos deux races d’extra-terrestres est purement fictif, et dissimule une complicité objective. Nous pouvons donc en déduire que si cette complicité doit être occultée en occident pour les besoins du scénario, elle se manifestera au contraire « officiellement » en orient. Et comme nous avons précédemment associé les sauterelles à la première phase d'un piège à double détente - phase qui nous apparaîtra de plus en plus comme un « faux » règne antéchristique - Gog et cet autre aspect de Magog auquel il commande, à l'orient, seront les protagonistes de la seconde phase, assimilée au véritable avènement du Fils de perdition, qui en « libérant » l'humanité des sauterelles, se fera passer pour le Sauveur...

C’est bien ce que nous révèle l'Apocalypse de saint Jean : aux maléfices des sauterelles, correspondant à la cinquième trompette, succèdent immédiatement, avec la sixième trompette (IX, 13-21), ceux d’une cavalerie infernale déchaînée depuis l'Euphrate, soit la frontière idéale nord-est du pays d'Israël... Et ces chevaux - en qui nous allons reconnaître le second déguisement zoomorphe de Magog - partagent avec les sauterelles des attributs et des particularités symboliques qui permettent là encore de discerner, au-delà des apparences, une nature commune. A commencer par leur puissance destructrice concentrée dans leur queue, de scorpion ou de serpent. Ensuite, si les dents des sauterelles sont « comme celles des lions », les têtes des chevaux « sont comme des têtes de lions ». Enfin, les sauterelles sont aussi « semblables à des chevaux prêts pour la guerre ».

Or, le cheval, dont l’aspect ouranien est illustré par le coursier blanc de l’Apocalypse, est d'abord associé dans la mémoire de tous les peuples au psychisme inférieur, aux composantes animales de l’homme et, par-là, aux ténèbres du monde chthonien et au feu souterrain [35]. (Aujourd'hui encore, le cauchemar se dit en anglais night-mare, la « jument de nuit »...) Les chamans d'Asie centrale, justement, ont conservé à cette image une force particulière, mais on la retrouve aussi en Europe, comme nous le rappelle Sébillot [36], qui attribue la fermeture de nombreuses mines au Xe siècle (époque de l'édification de la Grande Muraille de Chine...) à des accidents, mais plus encore aux terreurs suscitées par des apparitions. Et de citer Garrault, pour qui la cause principale de l'abandon des mines « a esté par les esprits métalliques qui se sont fourrez en icelles, se représentant les uns en forme de chevaux de légère encolure, et d'un fier regard, qui de leur souffler et hennissement tuoient les pauvres mineurs ».

Résumons donc très simplement ce que nous ont appris la Bible, les chroniques historiques et les légendes : sous l'inspiration « septentrionale » de Gog, associé à l'axe vertical de la Chute des anges, Magog - sous la double apparence des sauterelles et des chevaux - feint de s'opposer à lui-même, sur l'axe horizontal ouest-est qui lui est dévolu.

Après avoir démasqué les véritables protagonistes de la tragi-comédie extra-terrestre, il nous reste à voir selon quelles modalités « techniques » ils interfèrent avec notre existence quotidienne.
_________________________
[1] OVNIS, la science avance, Robert Laffont, 1993. (Ouvrage préfacé par Jean-Claude Ribes.)

[2] En soucoupes volantes, op. cit.

[3] Science-fiction et soucoupes volantes, op. cit.

[4] Le Mystère des Ummites, Une science venue d'une autre planète, Albin Michel, 1995.

[5] Cf. Martine Castello, Philippe Chambon, Isabelle Blanc, La Conspiration des Étoiles. Les Ummos : terrestres ou extra-terrestres ?, Robert Laffont, 1991.

[6] Carlos Castaneda, Le second anneau de pouvoir, Gallimard, 1979.

[7] L'Erreur spirite, op. cit.

[8] Cf. Carlos Castaneda, Le second anneau de pouvoir, op. Cit.

[9] L'Art de rêver. Les quatre portes de la perception de l'univers, Éditions du Rocher, 1994.

[10] Voir, Gallimard, 1973.

[11] Cf. Jacques Vallée, Chroniques des apparitions extra-terrestres, op. cit.

[12] The Fairy Faith in Celtic Countries, cité par Jean Sider, OVNIS Dossier secret, op. cit.

[13] The Science of Fairy Tales. An inquiry into Faith Mythology. Cité par J. Vallée, Chroniques des apparitions extra-terrestres, op. cit.

[14] Carlos Castaneda, L'Art de rêver, op. cit.

[15] Cf. L'Art de rêver, op. cit.

[16] Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, Éditions Traditionnelles, 1965, t.l.

[17] Cette forme ovoïde pourrait donner lieu à un singulier rapprochement avec l' « Œuf du Monde », représentation symbolique du centre subtil du Cosmos, et qui est également associé à la caverne initiatique. (Cf. René Guénon, Symboles fondamentaux de la Science sacrée, op. cit., chap. XXXIII). Nous avons évidemment affaire ici, en tout état de cause, à l'ombre de ce symbolisme, comme dans le cas des « voyageurs transdimensionnels » américains.

[18] Cf. UFO Newsletter, n° 2, 9 mai 1996, et n° 3, 4 juin 1996.

[19] Cf. Marie-Thérèse de Brosses, Enquête sur les enlèvements extra-terrestres, op. cit.

[20] Cf. C. Castaneda, Le feu du dedans op. cit.

[21] J’ai lu, 1988.

[22] J’ai lu, 1989.

[23] Paris, 1894 ; rééd. Guy Durier, 1979.

[24] Forgerons et Alchimistes, Flammarion, 1977.

[25] Op. cit., chap. XXII.

[26] Guénon précise que les Kabires, « tout en étant aussi forgerons, avaient un double aspect terrestre et céleste, les mettant en rapport à la fois avec les métaux et avec les planètes correspondantes. »

[27] Cf. Titus Burckhardt, « Cosmologie et Science moderne », Études Traditionnelles, mai-juin 1964.

[28] CL Symboles fondamentaux de la Science sacrée, op. cit., chap. LXII.

[29]. « On pourrait dire, et peu importe que ce soit littéralement ou symboliquement, que, dans ces conditions, celui qui croit faire appel à un ange risque fort de voir au contraire un démon apparaître devant lui. »

[30] Cf. Paul Vulliaud, La Kabbale juive, t. il.

[31] Communion, op. cit.

[32] Forgerons et Alchimistes, op. cit.

[33]. La Treizième Tribu, Calmann-Lévy, 1976.

[34] Cité par A. Koestler, op. cit.

[35] Cf. Dictionnaire des symboles, Seghers et Jupiter, 1973.

[36] Les Travaux Publics et les Mines..., op. cit.

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