Les « évasionnistes »
ont bel et bien raison qui, comme Roger Delpey [1], soutiennent qu'Hitler ne
s'est nullement suicidé dans son bunker berlinois : il est mort en avril
1953 à Valparaiso, au QG de la Société de Celui qui doit venir. Il avait été
recueilli en 1945 par cette organisation dont il ignorait tout et qui, dans la
coulisse, avait soutenu ponctuellement son action — avant de lui retirer son
aide occulte, très significativement, au moment de l'invasion de la Russie.
Mais, comme à l'accoutumée, les
membres de la Société méconnaissaient la nature exacte de ce qui rendait Hitler
si « intéressant » à leurs yeux ! La contre-initiation avait en effet greffé
sur ce dernier, à son insu, un agrégat psychique, un tulkou de la plus basse catégorie, originaire du Népal et nommé Idrya. Peut-être faut-il voir là l'origine
inconsciente des spéculations occultistes sur une mystérieuse « colonie
tibétaine » installée à Berlin pendant la guerre. En tout cas, la greffe
effectuée sur le Führer débordait (par le bas !) le cadre de l’idéologie
scientiste de la Société, et elle se contenta d'évaluer le psychisme et la «
mission » d'Hitler selon ses critères propres, sans en connaître le substratum
véritable. Quant au maître du IIIe Reich, la révélation, en 1945, de ces alliés
inouïs, suscita chez lui une double réaction : des exhortations
hystériques à engager le combat à ses côtés pour une formidable revanche, s’accompagnaient,
sur un plan intime, du soulagement d'avoir été débarrassé par ses « sauveurs
» (friands d’énergie psychique mais, encore une fois, ignorants de sa nature
réelle) de ce redoutable tulkou qui
avait fini par le vampiriser, puisque cette sorte d’entité maléfique se nourrit
du subconscient de son « support ». Qu’on en juge d'après ce témoignage
célèbre recueilli par Hermann Rauschning [2]:
« Une personne de son entourage
m'a dit qu'il s'éveillait la nuit en poussant des cris convulsifs. Il appelle
au secours. Assis sur le bord de son lit, il est comme paralysé. Il est saisi
d'une panique qui le fait trembler au point de secouer le lit. Il halète comme
s'il était sur le point d'étouffer. La même personne m'a raconté une de ses
crises avec des détails, que je me refuserais à croire, si ma source n'était
aussi sûre. Hitler était debout, dans sa chambre, chancelant, regardant autour
de lui d'un air égaré.
« - "C'est lui ! c'est lui !
Il est venu ici", gémissait-il. Ses lèvres étaient bleues. La sueur
ruisselait à grosses gouttes. Subitement, il prononça des chiffres sans aucun
sens, puis des mots, des bribes de phrases. C'était effroyable. Il employait
des termes bizarrement assemblés, tout à fait étranges. Puis de nouveau, il
était redevenu silencieux, mais en continuant de remuer les lèvres. On l'avait
alors frictionné, on lui avait fait prendre une boisson. Puis subitement, il
avait rugi : "Là ! là ! dans le coin. Qui est là ?" Il frappait du
pied le parquet et hurlait. On l'avait rassuré en lui disant qu'il ne se
passait rien d'extraordinaire et alors il s'était calmé peu à peu. Ensuite, il
avait dormi pendant de longues heures et était redevenu à peu près normal et
supportable pour quelque temps. »
Et c'est en somme à cause de cet «
hôte » devenu indésirable qu’Hitler s'était retrouvé à Valparaiso. Lorsque
Pierre visita le QG de la Société, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir,
dans une châsse hexagonale, le corps momifié du Führer — témoignage de la
dévotion des compagnons du Grand Monarque et des soldats de l'Antéchrist, à
celui qui fut un précurseur de ces incarnations diaboliques...
Mais dans le « Saint des saints »
maudit, Hitler n'était pas seul. À ses côtés, dans une autre châsse toute
semblable, reposait Raoul Wallenberg, ce diplomate suédois appartenant à une
grande famille juive et qui « sauva » des milliers de ses coreligionnaires
hongrois pendant la guerre. En inspirant ainsi à la Société sa « cohabitation »
posthume avec le Führer, la contre-initiation dévoilait clairement son action,
qui s'attaquait essentiellement aux âmes. Car Wallenberg, lui, savait (un peu
mieux...) ce qu'il faisait : prétendument kidnappé par les Soviétiques à
Budapest en 1945, il avait tout simplement regagné le QG de la Société, dont il
était un membre éminent, après un
stage à Kiev. Des témoins qui assurent l'avoir vu dans des camps soviétiques,
après sa mort officielle, disent probablement vrai, car Wallenberg fut
effectivement quelque temps en mission en Sibérie.
Quoi qu'il en soit, on devine que
les raisons « humanitaires » devaient tenir peu de place dans son sauvetage des
Juifs hongrois : la Société s'intéressait à la force psychique émanant du
Peuple élu, exactement comme elle s'était intéressée au cas Hitler, et comme
elle s'intéresserait à celui de De Gaulle. Le rôle historique apparemment
antinomique mais en réalité complémentaire des deux saints patrons de l'«
Argonde » reflétait en quelque sorte les deux aspects de cette « instrumentalisation
» des Juifs évoquée plus haut. D'une part la tentative de détournement ou
d'inversion de la tradition hébraïque au profit d'un Imperium parodique, et
d'autre part la diabolisation du Peuple élu, entraînant la réhabilitation de
ses bourreaux au terme d'une magistrale provocation. Tranchons le mot : aux
yeux des traditionalistes, quelque chose comme un règne antéchristique « sur
mesure » se concevrait-il sans une active participation juive ; sans l'action
décisive de cette « Synagogue de Satan » censément toute-puissante depuis la
fin de la guerre et qui hante leur imaginaire sous les formes les plus baroques
?
Dans cette optique, les milieux
politico-médiatiques seraient bien avisés de modérer un peu leur zèle «
pédagogique », s'ils ne veulent pas faire le jeu des ouvriers d'iniquité. Car —
pour ce qui concerne maintenant le grand public — une actualité très «
judéocentrique » est assurément propre à réveiller l'antisémitisme ordinaire.
Il est pour le moins maladroit de mettre systématiquement l'accent sur les réparations
matérielles dues aux Juifs, et sur
l'insatisfaction perpétuelle d'instances « représentatives » (totalement
étrangères au vrai Judaïsme) face à
des « repentances » quasi quotidiennes qui finissent elles-mêmes par susciter
un léger malaise chez les citoyens les mieux disposés. Certains ont tout de
même pris conscience de ce danger, tel Jean-François Kahn qui, dans Marianne (14 décembre 1998), dénonçait
l'insupportable impudeur du «petit mais puissant lobby d'oligarques américains,
qui, flanqués d'une cohorte d'avocats décidés à investir dans la
rentabilisation de l'Holocauste, est en train de réhabiliter les fantasmes
antisémites les plus pernicieux et les plus assassins ». Quant à Claude
Lanzmann, interrogé par le même hebdomadaire, voici ce qu'il déclarait : «
Une chose est claire pour beaucoup, les juifs seront à nouveau identifiés à
l'argent. C'est le retour des vieux archétypes. Auschwitz ou pas, ils étaient
assez riches pour avoir des œuvres d'art, des polices d'assurances, de l'or et
des comptes en banque. Voilà la petite musique obscène qui déferle [...], ceux
qui agissent ainsi aujourd'hui ne se rendent pas compte de la gravité de leurs
actes. Ils n'ont aucun doute, ils y vont, ils foncent, la machine est en route.
S'ils devaient trouver sur leur chemin une explosion d'antisémitisme,
comprendraient-ils qu'ils auraient leur part de responsabilité ? Ce n'est même
pas sûr. »
Ce rapide coup d'œil sur les
dessous actuels du « problème juif ne serait pas complet si nous passions sous
silence la singulière attitude des traditionalistes à l'égard de l'État
d'Israël. Celui-ci est en générai épargné, voire exalté au nom de fausses
considérations eschatologiques, selon lesquelles la « conversion des Juifs
» doit être précédée par leur rassemblement. Nous montrerons bientôt que les
Juifs n'ont pas plus à se « convertir » qu'aucun autre fidèle d'une vraie
religion, mais pour ce qui est de leur « rassemblement », nous pouvons déjà
soumettre à la méditation des traditionalistes susdits une citation édifiante.
Elle parachève un factum antisémite de 1938, dénoncé par Guénon [3]. Intitulé L'Orgueil juif et publié par l’ « incontournable »
Revue Internationale des Sociétés Secrètes,
il était l'œuvre d’un contre-initié qui signait « H. De Vries De
Heekelingen ». La « qualité » du personnage, qui nous fut révélée par
Pierre, n'en rend que plus intéressante la conclusion de son long cri de haine :
« Le danger vient donc de tous les
côtés, les Juifs en faisant les moutons, ont su intéresser à leur cause les
milieux les plus divers. Il est inutile de combattre leur orgueil, cause de
tout. Ce que vingt siècles n'ont pu obtenir, notre époque ne l'obtiendra pas
non plus. Devant cet orgueil invétéré, il n'y a qu'un moyen de défense :
lui donner un dérivatif. Permettre aux Juifs, et au besoin les forcer de former
un État pareil aux autres, c'est-à-dire liquider la diaspora. »
L'occasion est bonne de rappeler
que l'authentique tradition juive, respectueuse des interdits bibliques, est
farouchement antisioniste [4]. Au contraire., nombre
d’ « antimondialistes » se précipitent tête baissé dans le piège qui
leur est tendu, tel Alain Kérizo : « Rappelons que la Haute Synagogue
de Secrète était dès le départ opposée à la création de J'État hébreu. Ce n’est
donc pas parce que le Général de Gaulle avait à l'époque qualifié le peuple
juif de "sûr de lui et dominateur" qu'il a été débarqué, mais à cause
de son refus des dérives mondialisantes de l'Europe […] [5]. » En
revanche, ce sont bien les Etats-Unis « judaïsés » - Grande Prostitué
oblige… - qui lisent toute la vindicte des contempteurs du Nouvel Ordre Mondial :
« Monstre froid et impersonnel, n'ayant en réalité ni allié ni ennemi autre
que circonstanciel, tant à l'égard des peuples que des idéologies ou des
religions, totalement sous la domination de la Haute Synagogue de Satan, les
Etats-Unis - qui ne sont eux-mêmes, "ni un peuple ni une nation"
(Oswald Spengler) sont désormais les maîtres exclusifs du jeu. [...] Ils sont
le moteur alchimique de la Pensée unique et le vecteur du Corps Mystique de
Satan. »
En ne voyant rien au-delà de la Pax Americana imposée par le « Sanhédrin
Secret », les traditionalistes font le jeu, non point d'imaginaires instances
juives, mais de la contre-initiation. Puisque les soldats de l'Antéchrist
rendent un culte à Hitler, puisque le nazisme doit être d'une certaine façon
réhabilité, selon ce qui nous fut dit, et puisque, enfin, la Société de Celui
qui doit venir prétend analogiquement sortir du Ille Reich comme le
Christianisme est sorti du Judaïsme, la contre-initiation tirera sans doute
parti, quelque jour, de cette « symbolique » coïncidence : le
débarquement libérateur de juin 1,944 eut lieu à la 6e heure du 6e jour du 6e
mois. Ce « 666 » qui signait, dans cette perspective... l’ « invasion
» américaine, ne constitue-t-il pas la clef totalement inattendue d'une
relecture de l'histoire beaucoup moins inimaginable qu'il n'y paraît
aujourd'hui, et à laquelle il faut en tout cas nous préparer ?
À la décharge des
antijudéo-américains primaires, convenons que l'on ne néglige rien pour nourrir
leurs obsessions. Ainsi de cette déclaration véritablement faite pour eux, de
James Paul Warburg, représentant de l'illustre dynastie de banquiers juifs, le
17 février 1950, devant le Sénat américain :
« Qu'on le veuille ou non, nous aurons un
gouvernement mondial. La seule question est de savoir si l'on y aboutira par le
consensus ou par la force [7]. »
Cette imprudente (ou impudente)
prédiction évoquait un peu trop explicitement les tristement célèbres Protocoles des Sages de Sion censés
révéler les objectifs et l'origine, juive évidemment, du complot mondialiste.
Vraisemblablement rédigés en 1901, les Protocoles
se proposaient à l'évidence un double dessein qui nous est désormais familier :
livrer en pâture aux investigateurs perspicaces des indications réelles sur
certaines coulisses, tout en lançant lesdits chercheurs sur de fausses pistes
pour préserver l'anonymat des véritables chefs d'orchestre clandestins. C'est
bien pourquoi Guénon, en rendant compte de la traduction italienne des Protocoles accompagnée d'une
introduction de Julius Evola, relevait la distinction, par ce dernier, de «deux
questions différentes et qui ne sont pas nécessairement solidaires, celle de l' "
authenticité" et celle de la "véridicité" [8].
__________________________________
[1] Adolf Hitler, l’Affaire, Editions de la Pensée Moderne, 1975.
[2] Hitler m’a dit, Aimery Somogy, 1979.
[3] Comptes rendus, Editions traditionnelles, 1973.
[4] On lira avec le plus grand
profit le livre de Ruth Blau : Les
Gardiens de la Cité. Histoire d’une guerre sainte (Flammarion, 1978), qui
montre ce qu’est le vrai Judaïsme.
[5] « L’an 2000, impasse
économique de la pensée unique ? », Sous la Bannière, n° 74, novembre-décembre 1997.
[6] Ibid.
[7] Cf. Georges Virebeau,… Mais qui gouverne l’Amérique ?,
Publication Henry Coston, 1991.
[8] Le Théosophisme. Histoire d’une pseudo-religion, Editions
Traditionnelles, 1969
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