Le "super-catholicisme"

Cf. http://christianismeeteschatologie.blogspot.fr/


Ce qui est très juste, c’est d’envisager la conception de Dante comme constituant en quelque sorte un « super-catholicisme » ; il serait même difficile de trouver une expression plus exacte pour la caractériser ; et nous ajouterons que cela résulte d’ailleurs directement de la nature même de la tradition ésotérique à laquelle Dante se rattachait. (Compte rendu de La Struttura morale dell’Universo dantesco)



Le Graal et sa « queste » peuvent, sous ce rapport, être rattachés à ce qu’Hésiode désigne comme le « cycle des héros », en considérant ceux-ci comme des être doués de la possibilité de réintégrer l’« état primordial » et de préparer ainsi la venue d’un nouvel « âge d’or » ; et l’on peut apercevoir immédiatement par là une certaine relation avec la conception du « Saint-Empire », laquelle, à vrai dire, ne parvint jamais à se réaliser pleinement. Chose assez étrange, les principaux textes relatifs au Graal parurent tous au cours d’une période très brève, coïncidant avec la phase culminante de la tradition médiévale et notamment de la chevalerie, comme s’ils représentaient la manifestation soudaine, à un moment donné, d’une sorte de courant souterrain qui redevint bientôt invisible ; puis il y eut une reprise plus tard, après la destruction des Templiers, auxquels paraissent avoir succédé, sous une forme plus secrète, des organisations qui elles-mêmes ne furent pas sans rapport avec la tradition du Graal. (compte rendu de Il Mistero del Graal et la Tradizione ghibellina dell’Impero, de J. Evola)

[...] nous citerons ces quelques lignes qui soulèvent une question fort intéressante, quoique sans doute bien difficile à résoudre complètement : « Certains regardent la légende du Graal comme une sorte de prophétie, ou de thème à clef, se rapportant à un corps d’enseignement oral, hautement traditionnel et aujourd’hui secret, qui reparaît par intermittence dans le monde religieux, gardé, dit-on, par des dépositaires d’élite providentiellement favorisés en vue de cette mission… L’enseignement oral dont il est ici question aurait fleuri dès les premiers siècles chrétiens et serait tombé presque en oubli peu après la paix de Constantin, en 311, et jusqu’à la brève renaissance carolingienne, après laquelle il aurait subi une nouvelle éclipse durant le Xe siècle ; mais pendant le XIe et le XIIe – le “cycle de l’Idée pure” – son influence sur de hauts esprits aurait été considérable, jusqu’à ce que, sous le règne de saint Louis, il disparaisse de nouveau… Énigme historique, si l’on veut, dont on ne doit parler qu’avec réserve ». (compte rendu d'un article de Charbonneau-Lassay)

En somme, l’idée générale qui s’en dégage pourrait être formulée ainsi : sans prétendre aucunement nier ou supprimer les différences et les particularités nationales, dont il faut au contraire, en dépit de ce que prétendent les internationalistes actuels, prendre conscience tout d’abord aussi profondément que possible, il s’agit de restaurer l’unité, supranationale plutôt qu’internationale, de l’ancienne Chrétienté, unité détruite par les sectes multiples qui ont « déchiré la robe sans couture » puis de s’élever de là à l’universalité, en réalisant le Catholicisme au vrai sens de ce mot, au sens où l’entendait également Wronski, pour qui ce Catholicisme ne devait avoir une existence pleinement effective que lorsqu’il serait parvenu à intégrer les traditions contenues dans les Livres sacrés de tous les peuples. [...]


Sans doute la Maçonnerie de la fin du XVIIIsiècle n’avait-elle déjà plus en elle ce qu’il fallait pour accomplir ce « Grand OEuvre », dont certaines conditions échappaient d’ailleurs très probablement à Joseph de Maistre lui-même ; est-ce à dire qu’un tel plan ne pourra jamais être repris sous une forme ou sous une autre, par quelque organisation ayant un caractère vraiment initiatique et possédant le « fil d’Ariane » qui lui permettrait de se guider dans le labyrinthe des formes innombrables sous lesquelles est cachée la Tradition unique, pour retrouver enfin la « Parole perdue » et faire sortir « la Lumière des Ténèbres, l’Ordre du Chaos » ? Nous ne voulons aucunement préjuger de l’avenir, mais certains signes permettent de penser que, malgré les apparences défavorables du monde actuel, la chose n’est peut-être pas tout à fait impossible ; et nous terminerons en citant une phrase quelque peu prophétique qui est encore de Joseph de Maistre, dans le IIentretien des Soirées de Saint-Pétersbourg : « Il faut nous tenir prêts pour un événement immense dans l’ordre divin, vers lequel nous marchons avec une vitesse accélérée qui doit frapper tous les observateurs. Des oracles redoutables annoncent déjà que les temps sont arrivés. » (Un projet de Joseph de Maistre pour l’union des peuples)

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