Avertissement


La notion de tradition (étymologiquement : « ce qui se transmet ») doit tout, dans son expression occidentale contemporaine, à l'oeuvre de René Guénon, qui nous servira constamment de guide au long de ces pages, et dont, contrairement aux usages, nous ne prierons pas le lecteur d'excuser nos longues citations. Nous le prierons au contraire, s'il était disposé à s'en plaindre, de refermer aussitôt ce livre, qui lui serait sans nul doute beaucoup plus nuisible qu'utile. Mieux vaut ignorer Guénon que le méconnaître.

[…]

Mais bien des lecteurs s'étonneront, justement, de cette explicite référence a la Tradition qui contredit à angle droit la sulfureuse exégèse proposée dans Opération Orth ou Seth le dieu maudit, entre autres. Il faut donc le préciser, aussi déconcertant qu'en puisse paraître l'aveu : ces livres ne reflétaient en rien le fond de notre pensée, mais constituaient à nos yeux un laissez-passer censé nous donner accès au centre ténébreux dont relèvent temporairement les mystères subvertis de certain haut lieu — origine (mais non terme) de notre quête. Attitude délibérément provocatrice, donc, et finalement inutile puisque « les gens d'en bas » ne pouvaient être dupes...

A ceux qui, ne sondant ni les reins ni les coeurs, s'offusqueraient, se scandaliseraient que d'aussi peu orthodoxes prémices se soient révélées à terme propitiatoire, nous rappellerons simplement ces paroles de saint Augustin : « Dieu, dans sa sagesse, a préféré tirer le bien du mal plutôt que de ne pas permettre qu’il arrivât aucun mal. » Il n’en demeure pas moins que ce « jeu » ne pouvait se prolonger sans risques majeurs, dont chacun évaluera la nature à l’aune de ses conceptions propres.

(Le Royaume du Graal)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.